Biographie


Dalila Kaïdi artiste professeure en arts plastiques.

Vit et travaille à Lille (FR) et en Frandre-Occidentale (West-Vlaanderen)

Passionnée d'art, elle intègre, l'école des Beaux-Arts de Dunkerque en 1999/2000.

          C'est à cette période qu'elle découvre la vidéo avec Richard Skryzak et crée sa première vidéo expérimentale "l'homme à la caméra", la performance et le happening avec Arnaud Labelle-rojoux - performer et historien de la performance. Le ready made  de Marcel Duchamp avec Dominique Pautre, mais aussi l'édition avec Jean-Luc Poivret qui aura un impact dans ses productions futures. Ces médiums restent des sources d'inspiration fondamentales dans sa production actuelle. La question des moyens d'expression et de leur mise en œuvre, des résonances/dissonances entre langages et images traversent, dès lors, l'ensemble de sa démarche au gré d'expérimentations liées à son insatiable curiosité pour les différentes techniques plastiques.

           En 2004, suite à son premier happening en public qui est une de ses pièces fondatrices en tant qu'artiste, elle poursuit sa formation artistique au sein de l'École Supérieur d'Expression Plastique de Tourcoing où elle fait connaissance avec Tania Mouraud et trouve enfin une femme artiste avec qui elle échangera. Une fois sortie de l'école, désireuse d'inscrire ses pratiques dans le monde social qui l'entoure, elle approfondira son exploration et ses recherches d'un médium en particulier : la vidéo. Elle éprouve de façon de plus en plus vive la nécessité de décloisonné le monde de l'art et la société.
C'est pour cela, notamment, que l'éducation à la pratique artistique, à la sensibilité, à la culture ne sont pas secondaires dans son travail : elles sont l'occasion de mettre en jeu, d'une manière résolument contemporaine, le fait d'être artiste.

           L'intégrité de sa démarche sur le sens politique et social de l'art, lui permet de multiplier les supports, d'interroger les différents médias sans risquer de se perdre. En 2015, quelque temps après l'événement tragique de Charlie Hebdo, elle se lance dans la production de L'Esprit Fanzine : la simplicité de l'objet, qui s'inscrit dans la tradition du fanzine est sa réponse à l'urgence des temps. S'exprimer via un moyen pauvre en apparence, mais augmenter par les moyens qu'offre les innovations numériques (grâce à des Q-R code), est une façon cohérente de s'opposer à la violence mortifère que déploie l'ignorance. Transmettre les œuvres qu'on a aimé par l'écrit et l'image, travailler en collaboration avec d'autres, s'assumer en tant qu'artiste consiste à résister au prêt-à-penser et à sentir, à produire une faille alternative et féconde.
Le travail d'édition de L'Esprit Fanzine ne l'empêche pas de poursuivre son travail de vidéaste. En 2017, son œuvre vidéo Spirito Santo : entre sacré et profane est projeté au cinéma la Métropole à Lille dans le cadre du 37e festival audiovisuel de "L'acharnière". Cette œuvre visuelle se joue des entrelacements entre le clair et l'obscur pour interroger la place du démoniaque dans l'art. Elle est aussi sonore et fait la part belle à la beauté et à l'étrangeté du langage (l'italien dans cette pièce).

           Effectivement, la poésie, le langage comme matière et matériau, prends une place considérable dans une grande partie des œuvres de Dalila Kaïdi depuis les débuts de sa pratique artistique. C'est dans cette perspective, qu'en 2015, elle lit en public un conte kabyle répertorié par Taos Amrouche dans Le Grain Magique, accompagnée de la berceuse du groupe Djurdjura Tahuzzut. La performance est associée à une exposition de dessins et de projection vidéo. Le dispositif témoigne de la nécessité d'associer différents moyens techniques pour atteindre une expression plus précise, fournie et hospitalière. Ici encore, se trouve en jeu la place de l'artiste, le désir de l'altérité, l'alternance entre solitude et communion collective.

          En 2018, Dalila Kaïdi acquiert un atelier dans le quartier de Lille-Sud Place de la méditerranée. Ce nouveau lieu de travail lui permet de poursuivre ses recherches multimédias : photographie, dessin, peinture, collage, vidéo et écriture/ lecture.
L'aspiration à présenter ses écrits sous la forme de la lecture publique et de la performance se poursuit. Ainsi, en 2018, elle présente à plusieurs reprises un ensemble de textes La Charpente Noire. Pour ses performances, elle travaille le son et la musique expérimentale avec des musiciens et cette collaboration donnera notamment lieu à une représentation à la Malterie en 2019 en première partie de Lucien Suel, on the road, Jack Kerouac.

En 2019-2020, elle consacre du temps à ses expérimentations photographiques et s'associe avec le labo CCP groupe de recherche autour de la photo argentique & le film analogique basé au Cinéma l'univers. Exposition « traitements croisés » avec les photographies : « A la recherche d'Eisenstein White Sand » tirage argentique - Chiaro Oscuro, tirage numérique ou encore Green Road tirage numérique.

Son travail travaille actuel s'inscrit dans notre temps et nos préoccupations humaines avec des projets comme Golden Dream et Sécheresse. Deux projets autour du déséquilibre environnemental, dû à la surexploitation de la terre, des hommes et des animaux. Elle questionne nos comportements d'habitant du monde et les projettes dans nos constructions colorimétriques sociales.

L'exploration de ses productions s'est d'abord élaborée autour des éléments de la nature en pratiquant la technique du Tataki Zomé, impression ancestrale cherokee. Expérimente-le cyanotype, un procédé photographique alternatif dans la fabrication d'image rurale comme les Glaneurs, herbiers ou études de mouches.

Elle prépare actuellement des projets tels que : Golden Dream et Sécheresse.

Biographie, E.Bliguet, 2020

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